Bien souvent méconnu, l’univers typographique est un langage en lui-même qui ne cesse d’évoluer. Regroupés en trois grandes familles, les caractères classiques, modernes ou d’inspiration calligraphique nous offrent la subtilité de leurs courbes, lignes et empattements pour affirmer une personnalité.

Les 1 000 vies de la typographie. Au travers d’époques et de courants artistiques variés, elle sait se réinventer sans jamais perdre de son intérêt. Qualifiées par certains de «discours sur le discours», les polices de caractères portent en elles leur propre histoire, leur culture et témoignent d’une personnalité de par leur forme et leur style.

Devant leur nombre croissant, Francis Thibaudeau avait entrepris, en 1921, de les classifier en grandes familles. Une première mise au point suivie en 1952 par celle du typographe Maximilien Vox, devenue la classification «Vox-Atypi» aujourd’hui internationalement adoptée.

Derrière ces grands ensembles et leur qualification, c’est une partie essentielle de la création graphique qui se joue et donne le ton d’une communication, en s’appuyant sur un certain nombre de critères tels que les pleins et les déliés, les formes des empattements, les axes d’inclinaison, les tailles de l’oeil. S’il n’y a pas de règle absolue, elle ne se propose tout de même pas in abstracto. Le choix d’une typographie, en particulier celle du logo, participe pleinement à l’image de la marque et à sa personnalité. C’est une phase importante dans la création de l’identité visuelle. Elle doit s’intégrer au contexte, s’adapter au secteur d’activité de la marque, correspondre à l’image de l’entité qu’elle représente.

« Derrière ces grands ensembles et leur qualification, c’est une partie essentielle de la création graphique qui se joue et donne le ton d’une communication »

Certaines règles viennent guider les recherches de ces polices qui vont fonder un ressenti. Considérant le logo comme point de départ, la typographie des titres et des textes doit notamment s’en différencier pour ne pas perturber son impact. La typographie du logo vit seule comme une véritable affirmation, mais doit être reliée aux choix effectués pour les textes afin d’assurer à l’ensemble une cohérence. C’est un exercice d’équilibriste. L’enjeu est de mélanger deux polices sans qu’elles rompent l’harmonie, le contraste, la lisibilité et donc l’intérêt visuel.

Dans le même temps, à l’esthétique répond le fonctionnel. Les considérations «techniques» guidant le choix d’une typographie sont loin d’être minimes. Quels que soient le message à transmettre, le support à considérer, efficacité se doit de rimer avec lisibilité. Le web, lui, introduit une nouvelle dimension: le pixel, venu remplacer les lignes et revisiter la manière de lire. Le passage du papier à des écrans de plus en plus petits mais dont la résolution ne cesse d’augmenter a entraîné une nouvelle effervescence typographique supposant de créer de nouveaux langages visuels sur mesure afin de répondre aux enjeux de la communication digitale.

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