La responsabilité fait partie de votre ADN et vous souhaitez inscrire la RSE au cœur de votre stratégie d’entreprise. Mais la démarche vous semble complexe et vous ne savez pas comment vous lancer. Pour vous aider dans votre réflexion et vous donner un aperçu de ce qu’une transformation responsable implique, blossom vous résume les huit étapes à franchir pour réussir votre transition vers un modèle plus durable.

La Responsabilité Sociétale des Entreprises ou RSE regroupe l’ensemble des pratiques mises en œuvre au sein des organisations afin d’appliquer les principes du développement durable, avec l’objectif pour l’entreprise d’être pérenne économiquement, tout en ayant un impact positif sur la société et sur l’environnement. Soyons clairs, la définition et la mise en œuvre d’une démarche RSE est un parcours de longue haleine, qui demande de la patience, de la conviction et surtout une approche pragmatique et structurée. Voici un résumé des étapes clés à garder à l’esprit pour formaliser et déployer cette dynamique. Le but étant foncièrement motivant et inspirant, puisqu’il s’agit de conjuguer compétitivité, innovation et performance économique avec responsabilité, pérennité et impact positif.

« L’essentiel pour l’entreprise est de se concentrer sur des objectifs en lien avec son cœur d’activité et sur les enjeux où elle a un rôle pertinent à jouer »

1. S’impliquer au plus haut niveau

Une stratégie RSE ne peut porter ses fruits sans une forte implication des instances dirigeantes. En effet, toute entreprise est un univers en soi, avec ses valeurs, sa culture et sa philosophie, qui découlent du projet dessiné par son fondateur et/ou ses instances dirigeantes. Le ton qu’impose la direction de l’entreprise guidera toutes les activités et les processus. Plus subtilement, c’est l’attitude du CEO, sa prise de parole et ses actions, qui inciteront ses équipes à le suivre. Sans cette impulsion, une démarche RSE ne pourra aboutir parce que les collaborateurs ne seront pas convaincus de son importance et de son caractère prioritaire. On se souvient du discours poignant qu’Emmanuel Faber, le CEO de Danone, avait donné en 2016 aux étudiants d’HEC Paris, où il les avait priés de «rendre le monde meilleur». En avril 2019, il a renoncé à d’importants avantages financiers qui lui étaient dus, au nom de la responsabilité sociétale de son entreprise, conférant ainsi une dimension personnelle à son discours et renforçant sa crédibilité.

2. Identifier les parties prenantes et leurs attentes

La RSE est une approche qui intègre toutes les parties prenantes en commençant par les clients, les fournisseurs, les investisseurs ou les pouvoirs publics. Comme l’explique Frédéric Ouéda, directeur général de Société Générale, il s’agit de «construire ensemble un avenir meilleur et durable en apportant des solutions financières responsables et innovantes». Il est donc essentiel de commencer par identifier clairement toutes ses parties prenantes ayant une influence sur ou une implication dans l’activité de l’entreprise afin de pouvoir ensuite travailler sur la mise en place d’un dialogue positif avec elles, allant de la consultation à la concertation et l’implication. Concrètement, il est conseillé de réaliser une cartographie des parties prenantes de l’entreprise dont l’avantage est d’offrir une lecture claire de la situation, en les situant par importance d’influence et d’impact sur l’activité globale de l’entreprise. Cette cartographie peut ensuite évoluer tout au long de la démarche.

3. Poser un diagnostic RSE

Où en êtes-vous en termes de RSE?  Quels sont vos points forts et vos points faibles? Quelle est la mesure de l’impact de votre entreprise? La RSE est-elle inscrite au cœur de votre stratégie d’entreprise ou vos actions sont-elles isolées? Le diagnostic est une étape essentielle qui contribuera à identifier les zones de force et de faiblesse et ainsi à définir les enjeux spécifiques à l’entreprise. En partant de l’idée qu’aucune entreprise ne peut agir sur tous les enjeux sociaux et environnementaux du monde, l’essentiel est de se concentrer sur des objectifs en lien avec son cœur d’activité et sur les enjeux où elle a un rôle pertinent à jouer. À ce stade, la norme ISO 26000 est un bon outil pour guider la réflexion, tout comme les Objectifs de développement durable de l’ONU (ODD). Une analyse de matérialité permet de mieux situer les priorités parmi les enjeux identifiés, tenant compte de l’importance que leur accordent toutes les parties prenantes. Comme l’indique Catherine Ferrier, directrice des programmes de formation continue en RSE à l’Université de Genève, «il existe tellement de dimensions et d’enjeux possibles que le risque est de se perdre. Il faut faire simple et commencer par réaliser un bilan de l’existant qui peut amener à constater, parfois avec surprise, combien de choses ont déjà été réalisées».

4. Définir une politique et une vision RSE

Nous touchons au noyau essentiel de la démarche RSE. Quelle vision RSE adopter? Un benchmark du positionnement RSE de vos principaux concurrents est un bon point de départ, puisqu’il est important de situer ses actions, dans le but de viser haut Les ODD constituent aussi une formidable source d’inspiration pour vous permettre de vous concentrer sur des enjeux liés à l’activité ainsi qu’aux valeurs de votre entreprise. Enfin, votre politique RSE découlera de la formalisation des trois éléments formant l’essence même de votre entreprise: raison d’être, mission et valeurs. Votre raison d’être est, au-delà des enjeux financiers, la raison profonde pour laquelle votre entreprise existe et agit, sachant que nombreux sont ceux qui y intègrent aujourd’hui une dimension sociétale. Nous pouvons citer en exemple la raison d’être de Patagonia, ambitieuse et engagée: «We’re in business to save our home planet». Votre mission sert à détailler votre activité, votre façon de créer de la valeur et les parties prenantes pour qui vous le faites; et enfin vos valeurs expriment les principes qui guident vos actions et vos relations. L’ensemble représente un curseur qui facilite les prises de décision et guide la stratégie.

5. Formaliser son plan d’action

C’est le terrain où prendra racine et s’épanouira votre transformation vers plus de durabilité. Le plan d’action concerne les mesures concrètes que vous adopterez. À partir des enjeux matériels identifiés lors du diagnostic et dans le respect de votre nature profonde, vous pouvez déterminer vos engagements opérationnels, vos objectifs, votre plan d’action et vos indicateurs de performance clés (KPI). Ces actions peuvent se faire à plusieurs niveaux: impact social dans la chaine d’approvisionnement, par exemple lors du choix de ses sous-traitants, notamment pour lutter contre le travail des enfants; impact sur l’environnement, avec des mesures comme la suppression du plastique ou le choix de matières première locales, ainsi que l’a fait la société Wander, qui a décidé d’éliminer l’huile de palme de tous ses produits d’ici 2021 pour la remplacer par de l’huile de colza suisse afin de réduire les distances de transport entre autres; ou impact énergétique, comme décider de n’utiliser que des énergies renouvelables, à l’instar de Logitech, dont 75% de l’électricité que le groupe consomme dans le monde, provient de sources renouvelables. Chaque entreprise choisit son terrain d’action en fonction de ses propres enjeux et du rôle qu’elle a à jouer.

6. Impulser une communication interne pour mobiliser les équipes

La communication en interne est essentielle à ce stade. Elle permettra de donner un élan à la RSE, en motivant et en fédérant l’ensemble des collaborateurs qui implémentent la démarche. Le message doit s’adapter aux personnes à qui l’on s’adresse, car toutes n’ont pas les mêmes défis à relever. Le marketing met les consommateurs au centre de ses priorités, le commercial répond aux attentes des clients et le juriste est le garant du respect des lois et des réglementations locales et internationales. Les outils à disposition vont de l’intranet au réseau social interne, en passant par le communiqué, le blog ou l’organisation de réunions participatives. Il est en outre fortement recommandé de mettre en place de courtes formations – ou auto-formations – à l’intention des collaborateurs afin que tous acquièrent les connaissances et outils nécessaires à la culture de la RSE. Car chaque collaborateur est porteur du message et acteur de la démarche et doit donc parfaitement la comprendre.

7. Suivre et évaluer l’impact des mesures déployées

Cette étape vise à vérifier que la démarche RSE porte ses fruits. Elle fournit des preuves concrètes qui sont essentielles dans la communication, afin de se protéger contre toute accusation de greenwashing. La mesure d’impact permet d’évaluer les résultats des actions mises en place et d’identifier les axes d’amélioration. Pour mesurer les impacts, on élabore des indicateurs extra-financiers. Par exemple, pour la consommation des ressources, le traitement des déchets, le bilan carbone pour ce qui est de l’environnement; le nombre de contrats en CDI, les heures de formation, le taux d’absentéisme et de turn-over ou la satisfaction des collaborateurs, pour les indicateurs sociaux. Une fois ces impacts mesurés, il est possible de les certifier, par exemple par le biais du label B-Corp, reconnu à l’international. Un tel label est un réel atout économique et génère de la reconnaissance pour une entreprise.

8. Soigner sa communication externe

À ce stade, les mesures durables mises en place vous permettront d’engranger des résultats, essentiellement aux niveaux financier et réputationnel. Une bonne image est essentielle en termes de goodwill et de valeur de la marque et surtout, elle encourage d’autres à aller dans le bon sens. Car, en mettant en œuvre une stratégie de RSE par conviction, le fait d’embarquer d’autres entreprises dans l’aventure fait partie des impacts positifs: communiquer la RSE fait progresser la RSE. Pour cela, encore faut-il que les chiffres dégagés et les mesures réalisées à l’étape précédente soient connues et reconnues par ses parties prenantes. C’est l’objectif d’une bonne communication. Cette étape est si importante qu’il convient de désigner un ou plusieurs spécialistes ou un prestataire externe spécialisé dans la communication responsable et qui pourra porter ce projet de manière professionnelle à vos côtés.

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