Valérie Iff-Epiney

Cheffe de projet chez blossom

Curieuse, confiante, avec les pieds sur terre

«La transmission, un devoir et une responsabilité»

La transformation responsable a conduit à l’évolution des métiers que l’on exerce. Comment ressentez-vous cette évolution dans votre métier?

En effet, on le remarque déjà à travers les demandes de nos clients qui sont eux-mêmes poussés par les attentes des consommateurs. La question du sens, du pourquoi mettre en place telle ou telle action est très présente. La partie conseil stratégique a toujours été importante chez blossom et avec le temps, elle s’accentue. Nos clients attendent désormais un accompagnement plus complet.

De manière plus générale, concernant la manière dont on travaille aujourd’hui, il est évident que les pratiques changent et cela s’accélère avec la crise sanitaire que nous traversons. On parle beaucoup de résilience, de capacité à s’adapter. C’est intéressant de remarquer que les entreprises qui tirent le mieux leur épingle du jeu sont celles qui ont montré de l’agilité en mettant rapidement en place du télétravail par exemple (c’est le cas de blossom) ou en modifiant leur business model en proposant de la vente en ligne. Cette agilité est souvent caractéristique des entreprises ayant mené une réflexion sur l’impact de leur activité sur la société et qui sont donc conscientes des risques qu’elles encourent et de leurs enjeux. Cette analyse permet une meilleure anticipation de challenges à relever.

Comment votre parcours et vos compétences vont-ils vous permettre de contribuer à la transformation responsable de vos clients?

À mon arrivée chez blossom, j’ai d’abord travaillé pour l’agence en digitalisant tous les processus existants. Mon travail a d’abord consisté à décortiquer ces processus, puis à les optimiser et ensuite, à travers une veille technologique, à trouver les bons outils et à les adapter à blossom. La digitalisation a apporté beaucoup d’avantages à blossom : informations disponibles en tout temps, facilitation du télétravail, économie de papier, etc.

Je me suis ensuite pleinement engagée dans le développement du pôle RSE de l’agence en mettant notamment en place un outil nous permettant d’agréger du contenu (articles, vidéos, photos, etc.). Nous pouvons y retrouver par exemple des articles sur la finance durable, des vidéos expliquant différents modèles économiques comme l’écoconception ou encore des exemples de bonnes pratiques tels que le cas d’étude de Danone. Cette base de données est mise à jour quotidiennement et nous permet d’être au fait de l’actualité en matière de RSE et ainsi d’être très réactifs lors de la signature de nouveaux mandats.

J’y glisse également les « perles » que je partage quotidiennement avec l’équipe et que l’on retrouve sur notre blog. Il s’agit de petites perles d’information généralement assez courtes qui permettent à l’équipe de se sensibiliser aux vastes sujets que sont le développement durable et la RSE et de rester à jour par rapport à l’actualité.

Il est, en effet, important de sensibiliser et de former les équipes et ainsi de s’assurer que nous avons une compréhension commune du sujet. Lors des ateliers de sensibilisation que nous proposons à nos clients, nous commençons du reste par un jeu interactif qui permet aux participants d’échanger sur les différents thèmes et de clarifier certaines notions de base.

«En étant dans le « faire », plutôt que dans l’attente […], on peut faire avancer son entreprise rapidement et avoir un impact d’autant plus positif sur la société.»

Qu’est-ce qui vous motive / vous passionne / vous inspire dans cette dimension de votre métier?

Le besoin d’utilité et d’être dans le « concret » est chez moi très ancien. J’ai du reste choisi la filière HEC, car c’est celle qui me semblait être la plus complète et qui me permettait de comprendre le monde dans lequel j’évolue.

Ce qui me motive dans la RSE, c’est que nous sommes dans l’action. Certes, la RSE est une démarche continue qui s’inscrit dans la durée, mais certaines actions peuvent être rapidement mises en place. En étant dans le « faire », plutôt que dans l’attente que les choses bougent pour nous, on peut faire avancer son entreprise rapidement et avoir un impact d’autant plus positif sur la société. Je pense que ça, c’est extrêmement gratifiant pour quiconque. C’est aussi une démarche transversale qui touche tous les domaines de l’entreprise. J’apprécie la diversité des sujets abordés.

De manière plus générale, faire partie d’un mouvement positif me motive énormément. Le développement durable est un sujet passionnant et si je peux contribuer ne serait-ce qu’un tout petit peu à un monde plus équilibré, j’en suis ravie.

Avez-vous déjà évolué en termes de comportement / de mentalité dans votre quotidien?

Je ne peux pas parler de grands chamboulements. Par mon éducation et le contexte dans lequel j’ai grandi (à la campagne), des questions environnementales comme le tri des déchets, la mobilité douce, le fait de manger local et de saison, faisaient déjà partie intégrante de mon mode de vie.

Il y a tout de même un événement qui m’a fait beaucoup réfléchir: la naissance de mon fils qui a aujourd’hui 2 ans et demi. Au-delà des responsabilités que la venue d’un enfant amène à tout parent, j’ai senti un poids supplémentaire lié au fait qu’il s’agit d’un garçon. Je ressens en effet le devoir de lui inculquer des notions fondamentales telles que l’égalité et le respect de l’autre. Je réalise que cela passe beaucoup par l’exemple; les enfants apprennent par mimétisme. C’est une question qui me préoccupe. Tout comme celle de lutter contre les préjugés. Je suis, du reste, effarée des messages véhiculés par certains contes traditionnels pour enfant. C’est pourquoi, j’essaie de lui trouver des lectures avec une ouverture sur le monde d’aujourd’hui. Je ne veux pas enfermer mon fils dans quelque chose d’établi. La transmission est pour moi un devoir et une responsabilité.

Quelle marque vous inspire tout particulièrement par son action / son engagement?

Il y a deux marques suisses pour les enfants que j’aime beaucoup: Benjie of Switzerland pour les chaussures et L’Asticot pour les vêtements. Ce sont des entreprises qui sont extrêmement exigeantes quant au processus de fabrication de leurs produits et aux matières utilisées. Le design est fait en Suisse alors que la production est basée au Portugal. L’Asticot par exemple n’utilise que du coton bio labellisé GOTS (Global Organic Textile Standard), des teintures non-allergènes et de la laine bio. Ce sont des marques qui font le pari de la qualité. Je trouve que cela demande beaucoup de courage de nos jours lorsqu’on on voit l’étendue de l’offre qui existe pour les enfants. J’apprécie particulièrement de pouvoir me dire que ces vêtements pourront avoir d’autres vies.

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